Jack a quinze ans
rock in opposition – 60:46 – France ’20

Pour son anniversaire, Jack Dupon (un bel ado de 15 ans, les cheveux un peu sales, un carton de pizza sous le lit) invite ses copains pour une fête, sans virus et avec instruments – ou voix, au choix. Une fête à concept, où chaque camarade (artiste un peu en marge, comme il se doit – les parents de Jack ne fréquentent pas n’importe qui et veillent au grain des relations, surtout en voyage) apporte un morceau joliment emballé dans du papier sulfurisé (c’est parfois un peu gras), qu’il confie, avec grâce et ingénuité, à JD pour interprétation, transformation, déconstruction. Cela donne un ensemble assez foutraque (avec Jack c’est à prévoir), d’une belle variété de tons, à la robe colorée, aux timbres multiples – voire explicites –, parfois alanguis («Funamboule», avec JankoMas, «authentifié unique groupe de free jazz dance au monde par un panel de spécialistes»), parfois excités («Rouge de couleur poison», avec les Martiens de Noise From Spain), parfois vélocipédique («La roue tourne», avec Etienne Tine), parfois haché pas-si-préparé-que-ça («+ ou – Foncer», avec Gru-Drü), parfois simplement bref («Coyote Av.», avec Paul Sears, arrière-petit-fils des célèbres magasins ‘ricains). Bien sûr, Jack Dupon n’est pas facile à suivre (et encore quoi?) mais jamais l’auditeur ne s’ennuie – ou ne s’endort, même sur un paquet de lauriers. J’aime bien aussi l’exquis dessin de la main de la petite copine de Jack, mi-alevin, mi-sirène aiguë, mi-aquatique, qui accompagne le digipack plein plein plein de dessins, de photos, de collages, de couleurs – et de musique, y compris le bonus au titre viannesque, «Du lilas à Pékin» (qui, en fait, parle surtout du sirocco dans le néant).
Auguste
https://jackdupon.bandcamp.com/album/jackaquinzeans
https://www.youtube.com/watch?v=0maoI85yfks